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« Je peux gérer seule 200 vaches grâce à mes robots »

Afin de pouvoir gérer son troupeau seule, Clémence Poussier a robotiser la traite et l'alimentation de l'élevage avec GEA.

À Isigny-sur-Seine dans le Calvados, Clémence Poussier utilise un robot d’alimentation et trois robots de traite GEA pour ses 200 laitières.

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À la SCEA Poussier, l’année 2022 a été un tournant. Alors que le troupeau de cet élevage normand est passé de 150 à 200 vaches laitières, Clémence Poussier et son père ont fait évoluer leur exploitation avec la construction d’une nouvelle stabulation. Les deux associés en ont profité pour prendre le virage de la robotisation.

La salle de traite en 2x9 a laissé place à des robots. L’alimentation, réalisée jusqu’ici avec un godet désileur, a aussi été repensée. L’exploitation a fait le choix d’un robot d’alimentation. « En robotisant la traite et l’alimentation de nos animaux, nous voulions réduire le temps de travail, avec la possibilité si besoin, qu’une seule personne puisse gérer le troupeau », argumente Clémence.

Une cuisine sans superflu

Pour l’alimentation, Clémence s’est tournée vers le modèle DairyFeed F4500 de chez GEA. Il regroupe un bol mélangeur autonome fonctionnant avec une cuisine. Pour s’adapter aux rations à réaliser, le nombre d’éléments qui la compose est défini à la commande. « Nous connaissons tous les aliments de nos différentes rations. Nous avons donc choisi les modules en fonction. Notre cuisine est munie de quatre caissons de 16 m³ destinés aux produits volumineux, un silo-tour, un réservoir liquide et le conteneur à minéraux. Le tout est prévu pour alimenter directement le bol du robot. Ce dernier se déplace entre les différents stockeurs, ce qui réduit l’infrastructure de la cuisine. »

Les stockeurs de 16 m³ sont remplis une fois par jour, voire deux fois pour le cas du maïs ensilage. (©  Louis Duval/GFA)

Clémence poursuit sur les possibilités de sa cuisine. « Avoir différents aliments permet de différencier les rations entre chaque lot. De cette façon, les génisses, les vaches taries, celles en lactation ou encore le lot en préparation au vêlage ont un mélange qui leur est spécifique. De plus, avec ce système, les rations sont beaucoup plus précises, surtout par rapport à notre godet désileur. Nous avons donc davantage la main sur l’évolution du troupeau. »

Pour le chargement, le DairyFeed se positionne sous les stockeurs, qui déversent les aliments. Le robot mélange ensuite, avant de distribuer. (©  Louis Duval/GFA)

Un robot sans rail

Le bol mélangeur robotisé est le cœur du système. Il réalise le mélange et se déplace jusqu’aux différentes tables d’alimentation pour réaliser la distribution. Une fois chargé, ce robot électrique fait un crochet vers sa station de recharge. « Le mélange est la partie la plus énergivore. Il est donc exécuté à l’arrêt avec un branchement en direct pour préserver les batteries. » Une fois la ration prête, le robot prend la route de la table d’alimentation, à l’aide de ses quatre roues dont deux motrices.

Pour circuler dans la ferme, le DairyFeed utilise une cartographie enregistrée dans sa mémoire. (©  Louis Duval/GFA)

L’une des grandes particularités de la solution GEA, c’est que la machine se déplace en percevant son environnement. « Pas de filoguidage, ni de rails, c’est un gros plus, se réjouit Clémence. Cela facilite l’installation sans avoir à modifier l’existant tout en restant modulable pour le futur. Changer le circuit du robot peut se faire en modifiant la cartographie, tant que la nouvelle route est bétonnée. »

Lors de l’installation, Clémence et le constructeur ont cartographié l’exploitation et les différentes routes à utiliser. La machine sait où passer précisément. Pour les obstacles imprévus, des capteurs sont disposés de part et d’autre de l’automate. « Si une personne ou un véhicule traverse devant lui, l’appareil va ralentir jusqu’à l’arrêt, afin d’éviter tout dégât. Dans le cas où ces premiers capteurs ne détecteraient rien, d’autres situés plus bas stoppent tout s’ils entrent en contact avec l’obstacle. »

Lors du déchargement, le robot se repère avec un laser, ce qui lui permet d'être précis quant à la distance avec les vaches. (©  Louis Duval/GFA)

Une fois arrivé sur la table d’alimentation, un système de laser prend le relais. Situés en hauteur, ces faisceaux calculent la distance entre la machine et l’auge. Le déchargement s’effectue comme un bol classique. La ration tombe sur un tapis en caoutchouc qui envoie le mélange à droite ou à gauche. « Le robot va gérer la distribution en fonction de la longueur du couloir d’alimentation et du volume de ration qu’il contient. Ainsi, il va adapter son débit pour avoir un mélange distribué à l’auge uniforme. » Pendant ce temps, une lame en bas de la machine se baisse, afin de repousser les refus.

Le déchargement du robot peut se faire à gauche ou à droite. De plus, une lame repousse les refus lors de son passage. (©  Louis Duval/GFA)

Une fois la distribution terminée, le robot peut repartir vers la cuisine pour les rations suivantes. « Au total, 28 passages par jour sont effectués, dont 17 uniquement pour les vaches laitières, note l’éleveuse. Cela représente un peu moins de 23 heures de travail, sur les 24 d’une journée. Les vaches peuvent manger une ration fraîche toute la journée et donc de meilleure qualité. Le fait d’avoir une alimentation en continu réduit aussi la concurrence entre les vaches. Elles viennent quand elles ont faim et non quand la ration est servie. »

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